Le Rapport mondial sur l’enfance 2021 publié par Save the Children a révélé que sur la période 2015-2020, au Laos, 28,2 % des enfants âgés de 5 à 17 ans travaillaient tandis que 23,2 % des enfants en âge d’aller à l’école primaire et secondaire n’étaient pas scolarisés. Enfants d’Asie s’engage à lutter contre les situations d’exploitation par le travail et à mieux préparer la jeunesse laotienne à accéder à un travail décent.
Une formation de formateurs a été donnée par des avocats laotiens aux travailleurs sociaux d’Enfants d’Asie et aux jeunes volontaires du projet « Change in Youth » soutenu par l’Ambassade de France. Au-delà des acquis théoriques en termes de connaissances et d’outils juridiques relatifs au droit du travail, les avocats ont également collaboré avec notre équipe locale et le réseau de jeunes volontaires pour développer des supports de formation participant ainsi à un effort de capitalisation et de pérennisation des activités.
Dès la semaine suivante, les participants à la formation de formateurs ont pu transmettre leurs acquis et sensibiliser une trentaine de jeunes soutenus par Enfants d’Asie sur les notions essentielles du droit du travail en vigueur et les recours possibles en cas de violation de la règlementation applicable.
Au Laos, le manque de choix et de sécurité de l’emploi et le niveau très bas des salaires pratiqués, sont des facteurs clés qui poussent un grand nombre de jeunes laotiens à quitter leur pays pour rechercher de meilleures opportunités à l’étranger. Le nombre de laotiens migrant vers les pays voisins pays, et principalement la Thaïlande, augmente chaque année passant de 122 437 personnes en 2014, à 277 845 personnes en 2018 et ce, notamment en raison d’une forte demande de main-d’œuvre peu qualifiée en Thaïlande dans les secteurs des services, de la construction, du textile et de l’agriculture.
Selon les propos de Brad Adams, directeur de la division Asie de Human Rights Watch, « Les travailleurs migrants provenant de Birmanie, du Cambodge et du Laos contribuent grandement à l’économie thaïlandaise, mais ils bénéficient d’une protection minimale face aux violences, à l’exploitation et violations du droit du travail, telles que le trafic d’êtres humains, le travail forcé et les restrictions syndicales. »
Dans le contexte actuel où le Laos est sévèrement touché par les impacts socio-économiques de la crise sanitaire, il est essentiel que les jeunes laotiens puissent disposer des connaissances et des outils nécessaires pour accroître leurs chances d’accéder à un travail décent et de se protéger contre tout risque d’exploitation.