Le Nouvel an khmer, appelé Chaul Chhnam Thmey, se déroule tous les ans au mois d’avril. C’est la fête la plus importante de l’année pour tous les cambodgiens au cours de laquelle tout est fermé pendant trois jours au moins. Cette période est synonyme de vacances.
Cette célébration marque la fin de la saison sèche et de la saison des récoltes traditionnelles. Une partie des habitants de Phnom Penh quitte la ville pour retourner visiter leurs familles.
Les cambodgiens apportent des offrandes aux pagodes, font brûler de l’encens, nettoient leurs maisons, s’échangent des cadeaux, portent des vêtements neufs et s’aspergent d’eau pour l’arrivée de la saison des pluies. Les agriculteurs profitent de ces quelques jours pour s’amuser et se féliciter de leur travail de l’année.
La célébration se déroule sur 3 jours :
Le premier jour : Mah Sangkran. Les cambodgiens préparent des plats typiques (comme le kralan, qui est un gâteau de riz cuit à la vapeur mélangé avec des haricots ou des pois, de la noix de coco et du lait de coco, farci dans un bâton de bambou) pour inviter les « bons esprits ». Ils préparent des tables garnies de nourriture, de fruits, de fleurs. Ce jour est le symbole de la venue des nouveaux anges. Les familles vont dans les pagodes faire des offrandes et se faire bénir.
Le second jour : Wanabot. Les familles s’offrent des cadeaux et donnent de la nourriture aux plus démunis. On joue et on danse sur de la musique traditionnelle khmère. Ils se rendent également au temple, ils prient et construisent des monticules de sable (tradition ancienne pour demander la bénédiction et une vie heureuse).
Le troisième jour : Leung Sakk. C’est l’événement qui marque le passage à la nouvelle année pour les khmers. Ils lavent et bénissent les statuts de Bouddha. Ils se présentent leurs vœux et les rues voient les gens s’asperger d’eau.
Au Laos également, on fête le passage à la nouvelle année. Cette fête s’appelle le Pi Maï ou Songkran. Comme les cambodgiens, les laotiens nettoient leurs maisons, s’habillent de leurs plus beaux vêtements traditionnels et font des offrandes dans les pagodes. Les moines de leur côté, nettoient les statues des temples à l’eau bénite.
C’est également la fête de l’eau, qui marque le retour à la saison des pluies donc la « renaissance de la nature ». Ainsi, les gens s’aspergent d’eau dans la rue pour se souhaiter la bonne année.
Le premier jour est le dernier jour de l’année passée. On prépare des fleurs, le parfum et l’eau. Les images de Bouddha dans les temples sont retirées de leurs emplacements afin que les villageois puissent y verser de l’eau parfumée. Ils recueillent l’eau qui coulent et la ramènent à la maison pour verser sur les membres de la famille et leur entourage, afin de les bénir.
Le second jour est considéré comme un jour en dehors de toute année. On nettoie les maisons. Les jeunes ne doivent pas faire la sieste ou rester immobiles car les laotiens considèrent que cela annonce un mauvais présage, on craint qu’ils ne tombent malades au cours de l’année. On verse également de l’eau sur les anciens des villages pour leur porter chance et des stupas (monument bouddhiste en forme de dôme) de sable décorés sont édifiés pour symboliser la protection, la santé et la prospérité.
Le denier jour est le premier jour de la nouvelle année. On organise la cérémonie Baci (cérémonie pendant laquelle on s’attache des ficelles de coton blanc aux poignets et on prie pour la personne, elle se déroule aux belles occasions) dans les maisons et les laotiens souhaitent bonne santé et longévité aux anciens. C’est aussi l’occasion de demander pardon et d’offrir des cadeaux.
A la fin de la journée, on replace les images de Bouddha à leur place. Dans les temples, les moines chantent et demandent pardon de les avoir déplacées et touchées. Puis une procession aux chandelles a lieu autour du temple.
A Luang Prabang, un grand marché se réunit pour l’occasion. Il est aussi organisé une procession des Phnou Nieu Nia Nieu, qui sont des êtres vêtus de masques rouges aux yeux globuleux, considérés comme les ancêtres du peuple Lao.