Voici le témoignage de Rachhit, 21 ans, parrainé depuis deux ans par Enfants d’Asie. Originaire de Smong, dans la province de Takeo, il vient d’une famille d’agriculteurs. Aujourd’hui, Rachhit est étudiant en deuxième année au sein de l’Ecole Nationale d’Agriculture de Prek Leap, il nous raconte son projet professionnel.
Quelles études suis-tu à Phnom Penh ?
Je suis en deuxième année à l’école de Prek Leap. Je vais obtenir un « Associate degree » (équivalent du BTS) en développement rural.
Qu’est ce qui t’a poussé à faire ces études ?
J’ai choisi ces études car je souhaite travailler avec les personnes pauvres dans les campagnes. Mes parents sont agriculteurs alors je suis passionné depuis que je suis tout petit. J’ai peur que l’agriculture ne se développe pas assez ici au Cambodge. Je voudrais faire le lien entre l’agriculture traditionnelle et l’agriculture moderne. La première est ancestrale, faite par les hommes et sans technologies alors que l’autre utilise les technologies modernes.
Est-ce que ça veut dire que l’agriculture moderne utilise des pesticides et est-ce que tu en utiliseras ?
Non, pas de produits chimiques ! Nous sommes éduqués à des manières de faire plus efficaces, comme le fait d’utiliser le compost de la meilleure manière possible. Les « poisons » utilisés contre les mauvais insectes sont également faits de manière naturelle.
Que t’enseigne-t-on à l’école ?
On nous apprend à faire du conseil auprès des personnes dans les campagnes et comment régler leurs problèmes. L’école apprend aux étudiants comment cultiver le riz mais aussi les légumes. On nous enseigne également les bases en élevage de bovins et en pisciculture. J’ai également des cours de biologie. L’école nous apprend aussi le fonctionnement des produits chimiques mais ils ne souhaitent pas que nous les utilisions. En revanche nous devons les connaître. Nous savons que si nous transmettons nos savoirs sur les pesticides dans les campagnes, ils pourraient être mal utilisés, en trop grosse quantité, trop souvent et sans savoir s’en protéger.
Est-ce que l’école vous parle du concept de micro-crédit ?
Oui, on nous a parlé de micro-crédit et de coopératives. Je trouve ça très intéressant parce que les prêts des banques n’aident pas vraiment les agriculteurs. J’ai fait un stage dans la province de Preah Vihear, à côté d’une usine chinoise qui transforme le sucre. Les paysans autour produisent du sucre et le livrent à l’usine. J’aimerais qu’un jour le Cambodge soit indépendant et que nous transformions nous même le sucre dans nos propres usines.
Est-ce qu’on te parle d’écologie à l’école, est ce que c’est important pour toi ?
Oui, ils nous en parlent et pour moi c’est très important parce que l’agriculture c’est le lien entre la Terre et l’Homme.
Qu’est ce que tu voudrais faire plus tard ?
Je suis très content de mes études et je voudrais les continuer pour deux ans encore. J’aimerais également travailler en même temps dans une ONG qui aide et guide les villageois dans ce domaine. Je voudrais prendre soin de la santé des agriculteurs et les conseiller sur leur épargne. Ce que je souhaite c’est travailler au CEDAC (Centre d’Etude et de Développement Agricole Cambodgien). Je vise aussi le concours qui pourrait me permettre de devenir fonctionnaire au Ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pisciculture.